Titre : | Le trauma de l’agresseur à l’origine du trouble de stress post-traumatique. Implications psycho-légales concernant le sujet 'auto-traumatisé' (2020) |
Auteurs : | CARNIO Claude, Aut. ; AUXEMERY Yann, Aut. |
Type de document : | Article |
Dans : | EVOLUTION PSYCHIATRIQUE (2 vol 85, 2020) |
Article en page(s) : | 239-250 |
Note générale : | Bibliogr. |
Mots clés : |
[SANTEPSY] AGRESSEUR [SANTEPSY] CRIMINOLOGIE [SANTEPSY] REPARATION [SANTEPSY] SYNDROME POST TRAUMATIQUE [SANTEPSY] TRAUMATISME PSYCHIQUE [SANTEPSY] VICTIMOLOGIE |
Résumé : | Nous abordons cette problématique de l’« agresseur auto-traumatisé » selon plusieurs axes de réflexion : anthropologiques, psychopathologiques et psycho-légaux. Après critique anthropologique de l’histoire du trauma dans la nosographie psychiatrique contemporaine, nous illustrons grâce à une situation clinique détaillée, combien la prise en compte consciencieuse de l’anamnèse s’avère majeure au diagnostic de trouble post-traumatique, notamment en contexte expertal. Plutôt qu’une interrogation sur la responsabilité pénale, les impacts médico-légaux concernent bien davantage les questions de réparation juridique du dommage psychique. Depuis l’antiquité, les descriptions des troubles psychiques post-traumatiques s’inscrivent dans l’histoire des sociétés, entre redécouvertes et oublis, jusqu’à la guerre du Vietnam qui marqua profondément la société américaine. Les années éloignant des combats, l’enjeu sociétal devint non plus tant la question pénale face à la mort donnée par les soldats sur le terrain, mais la prise en charge thérapeutique et de réparation juridique du dommage résultant de troubles psychiques massifs parmi les vétérans. Sous pressions des compagnies d’assurance souhaitant des critères précis permettant d’ouvrir des droits à indemnisation, l’existence des troubles post-traumatiques resurgit sous la dénomination de Post-traumatic stress disorder en 1980, à l’occasion de la parution du DSM-III. Si la notion d’actes hétéro-agressifs générateurs de trauma apparaît à l’origine de l’inscription du trouble post-traumatique dans la classification, les études épidémiologiques et psychopathologiques précisément consacrées à ce phénomène restent rares. Nous détaillons la situation clinique de Hans, ancien légionnaire adressé au sapiteur psychiatre et dont l’expertise s’annonçait banale. Depuis « l’agression », comme il dit, avec une chute survenue à ses 64 ans, « sans gravité » d’après plusieurs médecins, cet homme ressentait des douleurs à l’épaule, dormait mal, devenait irritable et ruminait, au point d’avoir dû consulter un psychiatre. Le médecin-expert missionné par le tribunal, au terme de son examen trois ans après les faits, avait logiquement sollicité l’adjonction d’un sapiteur. Dans son courrier de liaison, il annonçait ne pas bien comprendre comment cet ancien légionnaire, qui « avait dû en voir bien d’autres… », ne se remettait pas, psychologiquement, d’un tel événement considéré « objectivement » mineur avec cette lésion simple de l’épaule. Le récit du consultant allait éclairer un tout autre aspect des choses, révélant une dynamique psychotraumatique insoupçonnée. Intrinsèquement, la clinique du trauma perturbe l’analyse psycho-légale, autant que de multiples confrontations potentiellement traumatiques et autres facteurs majeurs de stress émaillent le parcours de vie. Doit-on imputer un trouble post-traumatique à l’événement l’ayant initialement favorisé, ou bien, au fait l’ayant causé ensuite, ou finalement, après la phase de latence, aux éléments ayant rappelé les reviviscences ? Les conséquences médicales et psychologiques de l’événement traumatique, même tardives, lui sont imputables. Mais doit-on considérer imputable une cirrhose éthylique causée par un alcoolisme secondaire à un trouble de stress post-traumatique ? Doit-on considérer la présence d’une cicatrice résultant d’une tentative d’autolyse actée lors d’une dépression post-traumatique ? Doit-on considérer des troubles psychotiques induits par des substances psychoactives consommées à visée sédative dans les suites du fait générateur ? De telles situations sont complexes : l’expert argumentera au cas par cas sa compréhension de la chronologie des troubles et son analyse de la relation de signification des symptômes au fait générateur, toujours en fonction du cadre juridique. |
En ligne : | https://www.em-premium.com/article/1363777/article/le-trauma-de-l-agresseur-a-l-origine-du-trouble-de |
Exemplaires (1)
Code-barres | Cote | Support | Localisation | Section | Disponibilité |
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1003180 | n.c | Revue | asco006 - Bibliothèque Documentation | REVUE | Disponible |